La justice fédérale de l'Etat du Para, dans le nord du pays, a interdit au consortium Norte Energia d'altérer le lit du fleuve Xingu. Interdits donc "l'implantation d'un port, les explosions, la construction de digues, le creusement de canaux ou tous autres travaux qui modifient son cours naturel" et "portent atteinte à la faune ichtyologique".
Les travaux du barrage prévoyaient un bouleversement total condamnant à mourir de faim des milliers de personnes et d'animaux. D'une puissance prévue de 11.200 mégawatts, soit près de 11% de la puissance installée du Brésil, le barrage de Belo Monte devait devenir le troisième barrage le plus important du monde après ceux des Trois-Gorges, en Chine et d'Itaipu, à la frontière entre le Brésil et le Paraguay. Considéré par les autorités comme un élément fondamental pour le développement énergétique du pays, avec un investissement prévu de 11 milliards de dollars, la construction de ce barrage avait soulevé une forte opposition des Indiens, de la population locale et des défenseurs de l'environnement. La bataille contre 11 milliards de dollars a abouti à une décision sensée bien que l'institut de l'environnement brésilien avait autorisé sa construction en janvier dernier et confirmé sa décision en juin.
"IL N'EST PAS RAISONNABLE QUE LES FAMILLES SOIENT AFFECTÉES"
"Il n'est pas raisonnable de permettre que les innombrables familles, dont la survie dépend exclusivement de la pêche de poissons ornementaux sur le fleuve Xingu, se voient affectées directement par les travaux du barrage hydroélectrique", a estimé le juge.
L'Association des éleveurs et exportateurs de poissons ornementaux d'Altamira avait notamment argumenté que les travaux auraient pu provoquer la disparition des principales espèces de poissons de la région. Par ailleurs, les forêts sont les derniers poumons de la planète et quand elles sont en danger, les animaux sauvages de diverses espèces le sont évidemment aussi ...
Le Monde.fr avec AFP