Zhang, Qingli, le satrape qui dirigeait le Tibet, d'une main de fer depuis cinq ans, vient d'être remplacé. Célèbre pour le caractère imagé des injures dont il abreuvait le dalaï-lama ("un chacal en robe de moine"), ce dur n'avait pas hésité à écraser dans le sang le soulèvement de Lhassa en mars 2008.
Son successeur, Chen Quanguo, un économiste modéré, n'a pas sa brutalité : lors de son discours inaugural, il s'est abstenu de toute attaque contre le leader tibétain en exil. S'agit-il d'un tournant vis-à vis de l'épineuse question tibétaine ? Après la manière forte, un modèle plus consensuel axé sur le développement économique ?
C'est un schéma que l'on a pu observer au Xinjiang en 2010, quand le sanguinaire numéro un Wang Lequan (auprès de qui Zhang Qingli a d'ailleurs appris le métier de tyran) a été remplacé par une figure nettement plus modérée. Pékin a peut-être décidé de tenter une approche plus soft vis à vis de minorités ethiques du Grand Ouest ?
Ursula Gauthier, pour le Nouvel Obs