Offrir sa voix à ceux qui ne peuvent plus voir pour qu'ils puissent continuer à "lire" de belles
histoires.
Nicole Pellery était une lectrice insatiable jusqu'à ce qu'une dégénérescence de la macula ne la prive, à l'âge de 64
ans, de son plus cher passe-temps. Heureusement, elle a trouvé, tout près de chez elle, à Nantes, une bibliothèque sonore où emprunter gratuitement des audio-livres."Ils m'ont changé la vie !",
se réjouit Nicole, aujourd'hui âgée de 74 ans.
Romans, polars, essais et magazines sont enregistrés par l'Association des donneurs de voix, rattachée au réseau des bibliothèques sonores de France. Les 2.000 bénévoles offrent leur talent et leur temps pour permettre à 15.000 déficients visuels de satisfaire leurs envies de lecture. "Je viens tout juste de terminer "Pseudo", d'Emile Ajar", confie avec gourmandise Pierre Aussanaire, donneur de voix pour la bibliothèque sonore de Nantes. C'est le 300ème audio-livre qu'il réalise, à son rythme, chez lui, sur son ordinateur, à l'aide d'un petit logiciel qui lui permet de s'enregistrer et de se corriger. Une fois terminé, il retourne son ouvrage sur CD ou clé USB à la commission qualité de la bibliothèque sonore qui en vérifie la lecture.
Etre donneur de voix est un acte créatif. Il faut savoir partager l'émorion d'un récit.
"Quand c'est ,drôle, il y a du rire dans ma voix, quand c'est triste, j'ai les larmes aux yeux et cela s'entend aussi. Quand il y a un mystère, j'entretiens le mystère. Je ne lis pas avec recul. Je suis dedans." souligne Danielle Schmitt, enseignante à la retraite et donneuse de voix assidue à Evreux. Les bénévoles choisissent les textes ou répondent aux demandes des abonnés. Le catalogue du réseau compte désormais 350.000 références. Depuis 2002, les 120 bibliothèques sonores de France ont entrepris de numériser tous les supports pour faciliter les échanges sur Internet .
Pourquoi pas vous ?
C ma planète. Femina.fr