Un test rapide pour détecter les cancers
Adieu biopsies invasives et analyses en laboratoire sur de gros appareils lents et coûteux ! Demain, les biologistes sauront identifier dans le sang, la salive, l’urine ou les selles des «cellules tumorales circulantes», détachées d’une tumeur et en vadrouille dans l’organisme. «Elles sont difficiles à détecter car peu nombreuses, mais on y parvient de mieux en mieux», précise Gilles Vassal, directeur de la recherche clinique à l’Institut Gustave-Roussy de Villejuif. La miniaturisation et l’automatisation des techniques d’analyse ouvrent en effet la voie à ce qu’on appelle le «lab on a chip», le «labo sur une puce» : «On fera tenir l’équivalent d’une paillasse sur deux ou trois timbres-poste, compare Patrick Boisseau, chercheur au CEA-Leti de Grenoble. L’évolution est du même ordre que celle apportée par la microélectronique.» Des puces similaires pourront aussi être implantées sous forme de capteurs ou de patchs, afin de suivre l’évolution de la maladie et la réponse d’un patient au traitement.
Les ultrasons attaqueront les tumeurs
Le marché mondial de l’échographie (5,2 milliards de dollars) concerne avant tout la cardiologie et l’obstétrique, mais l’utilisation des ultrasons pour le dépistage du cancer est en plein essor. Créée en 2005, l’entreprise française SuperSonic Imagine commercialise ainsi un appareil d’échographie capable de distinguer une tumeur bénigne d’un cancer du sein. Autre réussite française, la société lyonnaise Edap TMS a développé un instrument qui, en produisant un flux très puissant et très localisé d’ultrasons, permet un échauffement de la tumeur et sa destruction. Cette technique, baptisée Hifu, est déjà utilisée contre le cancer de la prostate. «Seuls 1 à 2% des patients sont traités ainsi, mais cela va s’accroître car le recours à l’Hifu évite les effets secondaires d’une ablation de l’organe», précise Eric Soyer, directeur financier d’Edap TMS. Leader mondial sur le marché des ultrasons thérapeutiques, l’entreprise travaille à d’autres applications. Un essai clinique est ainsi en cours sur les métastases hépatiques.
Capital. juillet 2012