Le joker allemand agricole
Pourquoi les agriculteurs d'outre-Rhin sont-ils prospères ? Réponse : la plupart méthanisent le fumier et
autres résidus végétaux. Le procédé procure une cascade d'avantages : la production de Diogaz est vendue ou utilisée sur place pour le chauffage ou pour produire de
l'électricité. Mieux : une partie du produit fermenté, appelé le " digestat ", est un fertilisant alternatif aux engrais chimiques. Mieux encore : ces centrales
louent de plus en plus leurs services aux agglomérations proches. Du coup, les agriculteurs allemands, qui monopolisent 70% de la méthanisation européenne, ont réinventé leurs business
plans,
Les autorités françaises qui avaient liquidé cette fîlière méthane à la fin des années 1970 mettent aujourd'hui le paquet pour la sortir du néant. Objectif : multiplier respectivement par 4 et par 7 l es productions rurales d'électricité et de chaleur en dix ans.
Vive les algues !
Elles ont les couleurs de l'arc-en-ciel et des noms de jeunes filles : spiruline, chlorelle ou odontelle. Elles se nourrissent de lumière et de nos déchets : nitrates, phosphates, CO2. Elles poussent dans des "raceways", piscines à ciel ouvert, ou protégées dans des "photobioréacteurs ", tubes de verre, dont le plus grand atteint 500 kilomètres en Allemagne.
Ce sont les micro-algues, organismes de quelques microns qui seraient dotés de macro-pouvoirs. Sur les 60.000 espèces
identifiées, les chercheurs en maîtrisent une dizaine. Dont ils extraient protéines, huile, oméga 3 et pigments dont les caroténoïdes, utilisés pour
favoriser le bronzage, ou la phycocianine, seul pigment bleu naturel.
Leurs promesses : des molécules immunostimulantes en remplacement des antibiotiques, des antiradicaux naturels pour les crèmes
solaires et mieux, des produits anticancer.
L'or bleu.