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   Editorial

Et bien, c'est simple : l'idée est que nous ne pouvons plus accepter de nous laisser tyranniser par la politique du négativisme tous azimuts qui fait que l'on ne nous parle que de ce qui va mal, alors que partout dans le monde et à tout instant, des milliers de gestes, de paroles, de décisions, d'évènements, d'hommes sont porteurs de positif, d'espoir, de générosité, de progrès, d'humanité. Il est grand temps de se bouger : à nous de les chercher, de les débusquer, d'y prêter attention, et surtout d'en parler autour de nous.

Nous ne sommes pas programmés pour désespérer de tout. Nous sommes aussi capables du meilleur.

Mettons en route la spirale du "mieux sur terre" pour en finir avec la spirale infernale du négativisme et tous ensemble nous en sortirons vainqueurs, plus humains et  plus heureux encore !!!

Isabelle, une terrienne

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31 octobre 2019 4 31 /10 /octobre /2019 19:01

 

Et de toutes les régions de France, c'est la Normandie qui est la première productrice en volume et en qualité. Ce qui la fait grimper sur la plus haute marche du podium linier textile mondial, la Haute-Normandie assurant à elle seule 50% de la production mondiale de fibres de lin de qualité. Ce n’est pas rien et ce n’est sans doute pas fini car l’ère des matériaux composites ouvre de nouvelles perspectives.
 

Le lin, une fibre en or pour la planète

De quoi parle-t-on ?


D’une plante remarquable qui n’a besoin d’aucune irrigation, aucun défoliant et quasiment aucun intrant. Elle retient bien les gaz à effet de serre : chaque année, sa culture en Europe permet de retenir 250 000 tonnes de CO2, l’équivalent de l’échappement d’une Clio qui ferait 62 000 fois le tour de la terre…

Si on ajoute que toute la plante est exploitable, de la racine à sa tête, c’est peu dire que le lin est une plante durable… Et le tableau pourrait encore s'améliorer car, côté utilisateur, si chacun en France achetait demain une chemise en lin au lieu d’une chemise en coton, on économiserait l’équivalent de l’eau bue par tous les Parisiens pendant un an. En comparaison : cultiver 1 kg de coton peut nécessiter 3 800 litres d'eau et on estime que 11% des pesticides utilisés dans le monde sont consacrés à la culture du coton.


Voilà un beau défi écologique qui aurait en plus le mérite de renforcer notre production linière normande, déjà bien vissée sur la première marche du podium mondial.

La Normandie produit 80% du lin textile européen et 50% du lin mondial
 

La Normandie championne du lin : pourquoi ?

Une terre riche et profonde pour une alimentation et une croissance régulière, un climat océanique tempéré, une pluviosité régulière, peu d'écarts de température : ce sont les conditions qui plaisent au lin. Pas étonnant donc qu'elle se plaise en Normandie ! On cultive le lin le long du littoral, de la Normandie jusqu'aux Pays Bas, de Caen jusqu'à Amsterdam.
La qualité du fil obtenu dépend aussi de la technicité des teilleurs : en Normandie les liniculteurs et teilleurs travaillent ensemble pour améliorer la qualité de la fibre de lin.

 

 Tout est bon, rien à jeter dans le lin

 

Le lin textile est cultivé pour sa fibre légère, résistante, imperméable, solide et thermorégulatrice, destinée à l'habillement, les textiles de la maison et de la décoration
Il présente aussi l'avantage de n'avoir aucun déchet car tous ses sous produits sont exploitables.

En papeterie, l'étoupe de lin (fibres courtes) est recherché pour produire des papiers fins et résistants, on en trouve dans le papier à cigarettes ou certains billets de banque.  

Les anas (fragments de paille) sont utilisés en paillages horticoles ou en litière pour les animaux car ils sont bien tolérés (peu allergènes puisque les cultures sont pas ou peu traitées) et ont un fort pouvoir absorbant.

Les qualités thermorégulatrices du lin en font un bon isolant utilisé dans le bâtiment pour faire de la laine de lin et des panneaux agglomérés.



 
© Az&muts / Egide / Focal / In'Bô
 


Une nouveauté : les matériaux composites

 

En assemblant une trame de lin et de la résine on obtient un matériau composite qui vient rivaliser avec les fibres de verre et de carbone. Biodégradabilité (plus élevée que la fibre de verre), absorption des chocs, légèreté et résistance sont ses principaux atouts qui vont trouver des débouchés dans l'ameublement (tables, chaises), les équipements sportifs (planches à voile, raquettes) et équipements  mécaniques (industrie automobile et aéronautique). Plus surprenant encore, on trouve maintenant le lin dans des skis, des casques et cadres de vélo ou des hauts-parleurs de chaines HiFi
 

Projet "Flower": les Bretons et les Normands s'associent pour faire du lin un matériau d'avenir
 
 
 
Le lin s'autoféconde, chaque fleur de lin ne vit qu'une journée / © Pixabay
Le lin s'autoféconde, chaque fleur de lin ne vit qu'une journée / © Pixabay
 

Les 100 jours du lin

Le cycle naturel du lin est très rapide : il arrive à maturité en seulement 100 jours. Cette rapidité exige cependant une bonne technicité pour obtenir une qualité optimale :
  • 100 jours, c’est court : en cas de problème, il faut réagir, mais pas trop tard, ni trop tôt
  • il faut chercher du rendement mais pas trop car la fibre devient trop fine 
  • il faut un climat opportun : « du soleil quand il faut et de l’eau mais pas trop »

« P’têt ben qu’oui, p’têt ben qu’non », avec ça, pas étonnant que les producteurs Normands et le lin fassent bon ménage ! Ces liniculteurs sont devenus experts en la matière : le lin normand est celui qui présente la plus haute qualité au monde.


Le calendrier du lin :

Tout commence par le semis qui se fait de mi mars à mi avril

En juin c'est la floraison : "C'est juin qui fait le lin" disent certains. Les tiges sont d'un joli vert tendre, les fleurs commencent à éclore (généralement entre 10h et 13h) et les champs se parent d'une belle couleur bleutée (ou blanche selon les variétés), mouvante au gré du vent. Chaque fleur ne vit qu'une journée ! ...mais toutes les fleurs heureusement n'éclosent pas le même jour : la floraison dure une quinzaine de jours.

Le lin s'autoféconde, il n'a pas besoin de la pollinisation par les insectes : en début de matinée, les anthères, extrémités de l'organe mâle de la fleur libèrent le pollen puis s'allongent et se tord pour atteindre les stigmates, partie femelle : en deux heures environ la pollinisation est faite, la fleur n'a plus d'utilité et fane avant la fin du jour.


Les fruits vont ensuite se former et devenir des " capsules ". Suivant les variétés, le lin va atteindre un mètre environ pour un diamètre de tige de 0.5 à 1 cm puis les feuilles vont tomber, en commençant par le bas.

En juillet les tiges virent au jaune c'est le temps de l'arrachage du lin . Il faut cibler le moment exact de l'arrachage. On ne fauche pas le lin, on l'arrache pour obtenir les fibres les plus longues possible puisqu'elles s'étirent de la racine jusqu'à la tête de la plante. L'arracheuse pince les tiges à mi-hauteur, les arrache et couche les andains (nappes de lin) à plat sur le sol pour que le rouissage puisse commencer.

 

En août, grâce au soleil, la rosée et la pluie, le rouissage opère : les tiges deviennent rousses, les pectines qui lient les fibres situées entre l'écorce et le bois central se dissolvent sous l'action de la rosée, du climat, des champignons et bactéries du sol. Le processus va prendre entre 3 et 9 semaines.

On retourne régulièrement les andains pour que le rouissage soit homogène. C'est l'alternance de pluie et de séchage qui garantit un bon résultat. Attention au vent qui ne doit pas emporter les tiges.
Les liniculteurs apportent des échantillons de paille aux teilleurs pour contrôler la qualité de la fibre. Le lin est-il roui à point ? Faut-il attendre encore une averse ? Ils décident ensemble d'arrêter ou poursuivre le processus.  

 
 


Le rouissage terminé, vient l'enroulage : les andains sont enroulés en balles rondes. Il faut faire vite car une rosée supplémentaire pourrait altérer la qualité des fibres. Les balles sont ensuite stockées en attendant l'extraction des fibres.

La transformation du lin


Dame nature ayant fait son oeuvre, il faut faut passer à la transformation mécanique de la fibre. Là encore : plusieurs étapes :

Le teillage qui comprend l'égrenage (séparation graines / pailles) si le lin n'a pas été écapsulé au champ, l'étirage, le broyage et le battage. Les tiges sont débarrassées des débris autres que les fibres, les nappes d'andains sont étirées entre des rouleaux diviseurs, broyées entre des rouleaux cannelés et battues pour éliminer les débris ligneux (bois et écorce) dénommés "anas". Enfin, on sépare les fibres longues et les fibres courtes. Les fibres longues constituent la " filasse " ou longs brins destinés à la filière textile. Les fibres courtes ou "étoupes de teillage" seront transformées en "non-tissés" ou mélangées à d'autres fibres.

Le peignage, dernière préparation avant la filature : il faut homogénéiser la fibre pour former un ruban plus ou moins épais, doux et lustré qui font penser à des chevelures. 


La filature : il reste à régulariser, étirer et filer les fibres. Les fibres sont accrochées les unes aux autres pour ne plus former qu'un seul fil.

 
La filature peut se faire " au mouillé "en trempant la filasse dans une eau à 60-70° pour la rendre plus souple. Le fil sera fin et homogène et servira pour des tissus de haute qualité. La filature au sec concerne les étoupes qui sont directement filés sans être trempés : les fils sont plus épais, moins lisses et serviront aux tissus de moindre qualité.

Au final, on procède à une évaluation finale en établissant le numéro métrique : on compte le nombre de kilomètres faits avec 1 kg de fil. Si le chiffre est élevé c'est que le fil est fin. On utilise des fils ayant un Numéro Métrique de 1.8 pour l'ameublement, Nm90 pour des tissus extrêmement fins et Nm26 pour des vêtements standards. Un hectare de lin, soit la taille d'un grand terrain de foot, produit environ 20 000 kilomètres de fil, l'équivalent de 2 200 chemises

Il ne reste plus qu'à blanchir ou teindre les fils, les assouplir et les défroisser : c'est l'ennoblissement. Dernière étape avant la confection qui connaît elle aussi une évolution : on ne se contente plus de tisser le lin. Les filateurs ont réussi à améliorer les fibres qui peuvent maintenant être tricotées. L'objectif est de réaliser des mailles de lin, souples, élastiques et caressantes.
Mais cela, c'est une autre histoire...

 
 


 

 

 


Lin oléagineux, lin textile : ne pas confondre !

 

La culture du lin oléagineux est différente du lin textile.
Les variétés sont spécifiques pour chacun (recherche d’un maximum de graines pour le lin oléagineux et d'un maximum de fibres pour le lin textile).
Le lin textile est cultivé dans les régions où l'été est doux et humide (notamment pour le rouissage au champ) alors que le lin oléagineux peut être cultivé partout.
Les débouchés pour l'huile du lin oléagineux sont d'abord industriels : peintures, savons, détergents, lubrifiants spéciaux, revêtements de sol… Les résidus de la trituration, les tourteaux, sont utilisés en alimentation animale. En raison de son profil lipidique particulier, le lin est reconnu pour ses effets bénéfiques. Il contient des acides gras poly-insaturés (Oméga 3) et son intégration dans l’alimentation animale présente un intérêt nutritionnel.

En 2016, les surfaces françaises de lin oléagineux s’élevaient à près de 25 100 ha. Le lin oléagineux est très peu cultivé en Normandie (220 ha en 2016).

source : https://normandie.chambres-agriculture.fr/fileadmin/user_upload/Normandi...

 
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