Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

   Editorial

Et bien, c'est simple : l'idée est que nous ne pouvons plus accepter de nous laisser tyranniser par la politique du négativisme tous azimuts qui fait que l'on ne nous parle que de ce qui va mal, alors que partout dans le monde et à tout instant, des milliers de gestes, de paroles, de décisions, d'évènements, d'hommes sont porteurs de positif, d'espoir, de générosité, de progrès, d'humanité. Il est grand temps de se bouger : à nous de les chercher, de les débusquer, d'y prêter attention, et surtout d'en parler autour de nous.

Nous ne sommes pas programmés pour désespérer de tout. Nous sommes aussi capables du meilleur.

Mettons en route la spirale du "mieux sur terre" pour en finir avec la spirale infernale du négativisme et tous ensemble nous en sortirons vainqueurs, plus humains et  plus heureux encore !!!

Isabelle, une terrienne

Visitez Nos Sites Amis

6 septembre 2014 6 06 /09 /septembre /2014 17:14
Zuzanna Stanska a créé l'appli mobile DailyArt.
Zuzanna Stanska a créé l'appli mobile DailyArt.

25 ans après la chute du communisme, de jeunes Polonais rentrent dans leur pays pour créer leur entreprise.

Ikea, Air France, Panasonic… Lorsqu'il égrène la liste de ses clients, le visage de Michal Sadowski s'illumine. « Nous sommes une entreprise globale », se réjouit ce trentenaire. Brand24, la start-up qu'il a créée voilà deux ans, développe un outil ultra-simple permettant aux entreprises de suivre leur réputation sur les réseaux sociaux. Aujourd'hui, Brand24 emploie trente salariés, et son chiffre d'affaires devrait dépasser le million d'euros cette année. Une success story comme on en compte par dizaines dans la Silicon Valley, en somme. Michal a d'ailleurs vécu aux Etats-Unis après ses études d'ingénieur. C'est pourtant en Pologne, son pays d'origine, qu'il a choisi de créer sa start-up.« Aujourd'hui, c'est l'endroit idéal pour réussir », assure-t-il. Avant de conclure, sourire aux lèvres : « Le prochain Skype sera polonais. »

A quelques pas de son bureau, au coeur de Varsovie, d'immenses lettres rouges se dessinent sur un panneau blanc : « Vingt-cinq ans de liberté. » Des affiches comme celles-ci sont placardées un peu partout dans la ville. Et pour cause : mercredi 4 juin, la Pologne célèbre l'anniversaire des premières élections législatives partiellement libres, en 1989, sonnant la sortie du bloc communiste. « A l'époque, notre économie était ravagée », se rappelle Witold Orlowski, conseiller économique chez PriceWaterhouseCoopers, à Varsovie.

Les transformations que le pays a connues depuis, accélérées par l'entrée dans l'Union européenne en 2004, sont spectaculaires. Entre 2008 et 2013, le PIB a progressé de 20%, la plus forte hausse de l'UE, les exportations ont bondi de 9,8% par an, plus de 1500 kms de routes ont été restaurées grâce aux fonds structurels européens ... La Pologne est le seul pays d'Europe qui ne soit pas tombé en récession en 2009. Et elle devrait enregistrer une croissance de 3,1% cette année.

Revers de la médaille : si l'ouverture des frontières a permis l'entrée de capitaux étrangers, elle a également déclenché une nouvelle vague d'émigration, comme celle que connait régulièrement le pays depuis le XIXème siècle. Deux millions de Polonais ont ainsi plié bagages depuis 2004. "Nous avons formé bien plus de diplomés du supérieur que ce que notre marché du travail est capable d'absorber", explique P.Strzelecki, spécialiste de la démographie à l'école des Hautes Etudes Commerciales de Varsovie. Loin du cliché du plombier polonais, beaucoup de ces jeunes diplomés sont partis pour Londres, Berlin ou Dublin afin de profiter des salaires plus élevés.

Mais quelque chose est en train de changer en Pologne. Comme Pawel, Mikolaj et Michal, de Brand 24, des jeunes, qui ont profité à plein de l'ouverture des frontières pour partir vivre ou étudier à l'étranger, n'ont plus peur de rentrer au pays pour créer leurs business. Quelques dizaines ont déjà sauté le pas. Des pionniers qui espèrent être rapidement suivis par d'autres. "Avant le rêve polonais, c'était l'émigration", explique Suzanna Stanska, 27 ans. "Aujourd'hui, c'est de construire quelque chose ici".

Après son diplôme d'histoire de l'art, cette jeune femme a travaillé dans les musées de Rome. Puis elle a lancé Daily Art à Varsovie, une application qui permet de scanner et stocker des documents, via son Smartphone. Monica Zochowska et Ewa Dudzic, elles, ont lancé Glov, un gant démaquillant naturel qui s'arrache en France.

Le point commun de ces créateurs ? Outre les voyages, cette génération "auberge espagnole" n'a aucun souvenir de l'époque communiste. "Nous sommes la première vague d'entrepreneurs qui a grandi avec le sentiment de pleinement prendre part au monde. Nous n'avons pas les complexes de nos parents", explique L.Szpaderski, 28 ans, fondateur d'Optifine, une société de conseil. "Au Canada, j'ai compris que les Polonais sont aussi compétents que les Américains : s'ils peuvent créer Google et Facebook, pourquoi pas nous ??"

Comme lui, nombreux sont ceux qui réalisent aujourd'hui le potentiel de leur pays : une main d'oeuvre qualifiée et moins chère que dans le reste de la zome euro, des infrastructures opérationnelles, un marché de 38 millions de consommateurs. Offrir à la Pologne ce que leurs voyages leur ont apporté : tous ont ce même désir chevillé au corps, mêlant fierté de leurs origines et implacable soif de succès.
Créer une entreprise en Pologne n'est pourtant pas de tout repos. Un parcours du combattant même. Certes depuis 10 ans, le gouvernement a allégé les procédures administratives, tandis qu'entre les aides européénnes et et le développement de fonds d'investissement, trouver des financements n'est plus un problème. Sans parler des salons start-up qui se multiplient à Varsovie comme à Cracovie ...

Mais il manque encore au pays l'essentiel : la culture entrepreneuriale. Un véritable écosystème où les les jeunes créateurs pourraient profiter de conseils, coaching, pratiquer le réseautage ... " Nous n'avons pas de mentor", résume Kamila Sidor, 30 ans, créatrice d'un réseau d'entrepreneuses. En la matière, les écoles de commerce et d'ingénieur polonaises sont encore à la traîne. Pour compenser, les jeunes se serrent les coudes.."On se transmet les bons tuyaux et les contacts clés", témoigne Monica Zochowska. Ainsi, Kamila Sidor organise des après-midis de "réseautage" réservé aux créatrices de start-up.".Elles ont besoin qu'on leur apprenne comment vendre leurs projets: dans l'éducation polonaise, les femmes ne sont pas censées prendre des initiatives."Depuis 2011, elle a déjà organisé 75 de ces "meetings" baptisés Geek Girls Carrots. La formule fonctionne d'ailleurs si bien qu'elle essaime à Berlin, Londres et Seattle !

Conscients des lacunes en la matière, le gouvernement travaille sur des mesures pour soutenir des créateurs. Sur les 70 milliards d'euros de fonds structurels européens que recevra la Pologne entre 2014 et 2020, 10 milliards seront consacrés à l'innovation. Objectif : développer cet écosystème dont ont besoin les start-up pour grandir. Parmi les idées envisagées : faire venir plus de capital-risqueurs étrangers afin que les investisseurs polonais puissent s'en inspirer, inviter des enseignants d'autres pays dans les universités afin d'ouvrir les esprits. Ou encore, mettre en place des incitations pour faire revenir la diaspora. Même si les 2 millions de Polonais partis depuis 2004 ne reviendront pas tous, le pays ne tardera pas à attirer les talents d'autres nationalités, séduits par le dynamisme économique, estime M.Piatkowski. Qui prend les paris : "Après des décennies d'histoire douloureuse, la Pologne sera un jour, une terre d'immigration."

de Marie Charrel, pour Le Monde.

Partager cet article
Repost0

commentaires

P
Je me réjouis de savoir que des jeunes polonais de bon niveau reviennent chez eux après avoir travaillé à l'étranger , ils vont sûrement faire évoluer les mentalités vers moins de xénophobie , le pays a besoin de cette ouverture .
Répondre
U
J'ignorais ce problème de xénophobie en Pologne !! mais en effet, il se peut que ça améliore la situation ...
E
Eloge du capitalisme pour "quelques dizaines" de retours après "deux millions de Polonais qui ont plié bagages". Mais ces "pionniers" "espèrent être rapidement suivi par d'autres" ....C'est le moment de se lancer dans la plomberie
Répondre
U
J'avoue que je m'étais demandée s'il s'agissait là vraiment d'une bonne nouvelle ...? disons que ça l'est en partie ... <br /> et puis on peut peut-être rêver qu'un jour l'Europe sortira du capitalisme comme un seul homme pour évoluer vers un système plus participatif, par exemple ...<br /> Bonne journée !
E
J'ai bien peur que tu aies raison, et c'est ça qui m'attriste
U
Tu as raison Etienne sur l' &quot;Eloge du capitalisme&quot;, mais il ne faut pas rêver, à l'heure actuelle, c'est la seule possibilité pour un pays de redémarrer après une longue période de communisme ...?