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   Editorial

Et bien, c'est simple : l'idée est que nous ne pouvons plus accepter de nous laisser tyranniser par la politique du négativisme tous azimuts qui fait que l'on ne nous parle que de ce qui va mal, alors que partout dans le monde et à tout instant, des milliers de gestes, de paroles, de décisions, d'évènements, d'hommes sont porteurs de positif, d'espoir, de générosité, de progrès, d'humanité. Il est grand temps de se bouger : à nous de les chercher, de les débusquer, d'y prêter attention, et surtout d'en parler autour de nous.

Nous ne sommes pas programmés pour désespérer de tout. Nous sommes aussi capables du meilleur.

Mettons en route la spirale du "mieux sur terre" pour en finir avec la spirale infernale du négativisme et tous ensemble nous en sortirons vainqueurs, plus humains et  plus heureux encore !!!

Isabelle, une terrienne

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4 septembre 2016 7 04 /09 /septembre /2016 18:10

- Pour le directeur de l'éducation de l'OCDE,, l'acceptation de la différence, l'apprentissage du respect sont essentiels. Autant qu'à apprendre à lire et à compter -

 

Aux Bosquets, les élèves participent aux décisions.


Soutenue par le réseau Ashoka, l'école d'Epiais-Rhus, "pionnière de l'éducation", forme les batisseurs du futur.

La première fois que j’ai enseigné, en 1991, il n’y avait pas d’étagères de rangement dans ma classe, alors j’ai décidé d’en faire ­fabriquer aux enfants »,se souvient Philippe Viard, 52 ans, directeur de l’école des Bosquets depuis dix ans, à Epiais-Rhus, une commune de 650 habitants dans le Val-d’Oise. « Un parent a été outré. Dès le lendemain, je recevais la ­visite d’un inspecteur… qui m’a dit c’est génial ce que vous faites ! alors j’ai continué. » Après tout, les enfants avaient fait de la géométrie, du calcul, des mesures, sans compter qu’ils avaient construit quelque chose, fait-il valoir.

L’école des Bosquets est avant tout une éco-école. Tous les enfants sont sensibilisés aux enjeux environnementaux.

Depuis, cet enseignant, féru de sport et qui a débuté sa carrière dans l’animation et la vie associative, a affiné ses méthodes d’enseignement, fondées sur la responsabilisation des enfants et l’autonomie. Mais attention, si les élèves ont la parole, si leur travail est mis en avant, pas question d’être laxiste. C’est l’excellence que recherche Philippe Viard. Et ça marche ! D’ailleurs, il vérifie les scores des anciens des Bosquets, qui sont maintenant au collège. « Ils sont parmi les premiers dans la plupart des disciplines », dit-il avec fierté.

 

Sa classe commence toujours par un temps de parole. Aujourd’hui, Souad et Sérine présentent une ­affiche qu’elles ont réalisée pour enjoindre aux enfants de ne pas se battre dans la cour de récré : dessins de fleurs et slogan de paix. La réaction de la classe est mitigée. Philippe Viard reste positif. Finalement, toutle monde tombe d’accord : « Lorsqu’on est en colère, on ira se planter devant l’affiche, et cela ira mieux… » La prise d’initiatives est cultivée à l’école des Bosquets.

Plus d’initiatives à la maison

 

Ainsi, ce matin, Misia propose de la « récup » pour les Restos du cœur. Nassim – qui a choisi de s’asseoir à l’écart « pour mieux [se] ­concentrer » – trouve qu’il y a déjà trop de projets. C’est vrai, il y a le potager, la virée en roller et, surtout, la comédie musicale, avec une représentation dans quelques jours. Là encore, le maître, que les enfants tutoient et appellent Philippe, s’interpose adroitement.« L’idée est quand même intéressante et facile à réaliser », suggère-t-il. Misia n’en avait pas douté. Elle avait déjà apporté un grand carton…

 

Donner confiance en soi fait partie de l’enseignement public, à l’école des Bosquets. Les parents en profitent également. Magalie, une mère venue aider pour les rollers, remarque que ses enfants prennent plus d’initiatives à la maison, comme faire la cuisine ou jardiner.

 

En lieu et place du cahier,  le « contrat », dans lequel figurent exercices de grammaire, de calculs et feuille d’auto-évaluation. Il n’y a pas de notes à l’école des Bosquets.

Parmi les 28 élèves (sur un total de 64 dans l’école) de trois niveaux différents, CE2, CM1 et CM2, Philippe Viard réussit à accorder une attention individuelle à ceux qui en ont besoin. A Cécilène, arrivée de Madagascar il y a quelques mois. A Nassim, qui préfère rester à l’écart. Silence, maintenant, on ouvre les cahiers, ou plutôt, le « contrat », dans lequel figurent exercices de grammaire, de calcul et feuille d’autoévaluation. Il n’y a pas de notes, ici. Nicolas et Eliott vont au tableau pour ­conjuguer un verbe, tandis que Constance, dans l’atelier, une salle à part, explique à d’autres élèves comment faire un calcul de surfaces, fondé sur un placard publicitaire, qui comprend texte et images.

 

Chacun apprend à son rythme, mais il faut avoir fini à une ­certaine date, reportée sur le « contrat ». Même chose pour les tables de multiplication. La proposition du maître de se tester suscite d’ailleurs un « ouais ! » collectif et enthousiaste. Certains en sont à la table de 3, d’autres à celle de 6, de 8 ou de 10. Tous en recevront une photocopie à remplir. Et tous tenteront de battre leur propre record ! Un, deux, trois, c’est parti ! La concentration est forte. Les secondes s’égrainent. ­Tifenn aura battu son propre ­record, ­Thibaut et ­Titouan aussi, même s’ils se sont trompés dans l’une de leurs réponses. Les performances sont tout de suite affichées sur le site Web de l’école, via un écran géant dans la classe.

 

L'école des Bosquets, qui vient d'être sélectionnée comme "pionnière de l'éducation" par le réseau Ashoka, spécialisé à l'origine dans l'entrepreneuriat social mais qui a ajouté l'éducation comme levier de changement sociétal, est surtout et aussi une éco-école. D'ailleurs l'affiche scotchée sur la porte d'entrée donne le ton : "La terre est la seule planète où il y a du chocolat, alors protégeons-la !" proclame-t'elle.

 

Ce matin, on parle d’un nid de mésanges, que les enfants observent régulièrement. Comment se fait-il qu’avec huit œufs repérés au début, on ne compte pas autant de petits ? De nouveau, la parole est aux enfants. « Nous sommes des scientifiques, alors émettons des ­hypothèses », conseille le maître. Chacun a son idée, exprimée dans la classe. « Et que voulez-vous faire maintenant ? », demande ensuite Philippe Viard. En effet, c’est aux enfants de décider.

 

Des élèves de l’école des Bosquets en pleine récréation...

Il reste peu de temps avant l’heure du repas, alors mieux vaut chanter l’une des chansons – « Sauvons notre terre » – de la comédie musicale… Les enfants sont manifestement heureux et motivés. « Même quand je suis malade, je veux venir à l’école », proclament en chœur Louane et Misia. Les plus âgés, comme Inès et Enora, s’inquiètent bien un peu de la prochaine étape, le collège, où l’enseignement sera traditionnel. Mais, en bonnes bâtisseuses du futur, elles jurent qu’elles ont déjà des projets « pour le faire changer de l’intérieur. »

Article réalisé en partenariat avec Ashoka france

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