La roue à moteur électrique incorporée existe depuis un siècle et a été inventée par Ferdinand Porsche au début des années
1900. Plusieurs véhicules ont ensuite été propulsés de cette manière, notamment celui construit pour la conquête de la Lune. De nos jours, il équipe des engins de manutention et certains scooters
électriques.
Les trois fondateurs de l'entreprise Ez-Wheel, créée en 2009 près d'Angoulême, sont allés plus loin en inventant une roue électrique "tout en un". Selon eux, le cumul des trois fonctions, moteur, batterie et propulsion, favorise la mobilité électrique. Les concepteurs avancent pour cela deux arguments : la technologie "tout en un" facilite le passage au stade industriel et permet de réduire le coût unitaire de fabrication.
Ez-Wheel a donc mis au point un système totalement autonome, disponible en plusieurs diamètres et qui peut motoriser « tout ce
qui roule et pèse moins de 500 kilos », annonce Jérôme Pénigaud, l’un des trois fondateurs de l’entreprise. Des brouettes aux triporteurs en passant par les chariots, les fauteuils roulants, le
vélo et le lit d’hôpital, les roues conçues par Ez-Wheel sont déjà utilisées par plusieurs sociétés industrielles.
Historique des fondateurs d'EZ-Wheel :
Ils se connaissaient depuis une dizaine d’années. Ils travaillaient tous les trois pour Saft, dans le domaine de la mobilité. Deux à Nersac, en Charente, le dernier à Bordeaux.
Un jour de décembre 2007, au cours d’une discussion informelle, ils formulent ce constat : tous ceux qui développent
des véhicules électriques rencontrent des problèmes d’intégration des batteries, du câblage, des contrôleurs électroniques de pilotage… Pourquoi ? Qu’ils fabriquent des bicyclettes, des chariots,
des voitures ou des fauteuils roulants, ce n’est pas leur métier. « Les constructeurs de vélos savent faire des cadres, travailler les tubes et les métaux » insiste Antoine Juan, l’un des trois
compères.
Second constat de cette sympathique mais constructive conversation : toutes ces industries mettent en œuvre des budgets
considérables de R&D, chacune de leur côté, pour finalement résoudre un unique problème. Comment faire tourner les roues de ce véhicule ? Et de fil en aiguille, Jérôme Pénigaud, Florian
Gardes et Antoine Juan se trouvent devant la solution. Il faut proposer à tous ces acteurs une roue qui roule toute seule. Evidemment, maintenant que vous le dites !
Lauréate en 2009 et 2010 du concours national d’aide à la création d’entreprise de technologie innovante du Ministère de
l’enseignement supérieur et de la recherche, et primée, lors des Mechatronics Awards, cette technologie a le vent en poupe.
La roue autonome, dont le prix se situera entre 500 et 1 000 euros selon les modèles, séduira
difficilement la trottinette du collégien et le chariot à courses du bobo. « Mais pour le vélo électrique, les brouettes des professionnels, les chariots de préparation de commande, le
matériel hospitalier, les poussettes d'enfants pour jumeaux, triplés… notre roue est moins chère que le système éclaté », affirme Antoine Juan.
En bref, c’est déjà une affaire qui… roule , et qui a de l'avenir devant elle.
Charles Foucault.