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   Editorial

Et bien, c'est simple : l'idée est que nous ne pouvons plus accepter de nous laisser tyranniser par la politique du négativisme tous azimuts qui fait que l'on ne nous parle que de ce qui va mal, alors que partout dans le monde et à tout instant, des milliers de gestes, de paroles, de décisions, d'évènements, d'hommes sont porteurs de positif, d'espoir, de générosité, de progrès, d'humanité. Il est grand temps de se bouger : à nous de les chercher, de les débusquer, d'y prêter attention, et surtout d'en parler autour de nous.

Nous ne sommes pas programmés pour désespérer de tout. Nous sommes aussi capables du meilleur.

Mettons en route la spirale du "mieux sur terre" pour en finir avec la spirale infernale du négativisme et tous ensemble nous en sortirons vainqueurs, plus humains et  plus heureux encore !!!

Isabelle, une terrienne

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4 novembre 2012 7 04 /11 /novembre /2012 19:21
     

    "Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors, ils l'ont fait !".

Cette citation de Marc Twain illustre parfaitement le destin du staff Benda Bilili

 

     
     Lorsque le groupe sort son premier album intitulé "Très très fort", le Staff Benda Bilili ne ressemble à rien de connu. Composé de 4 chanteurs /guitaristes paraplégiques, qui circulent dans d’incroyables véhicules customisés et vivent dans la rue, aux alentours du zoo de Kinshasa (capitale de la République Démocratique du Congo), d’une section rythmique composée de jeunes musiciens, et d’un jeune prodige de 17 ans qui exécute des solos ébouriffants sur un instrument à une seule corde qu’il a fabriqué à partir d’une boîte de conserve, Staff Benda Bilili crée des chansons d’une beauté et d’une puissance extraordinaires. Basées sur des grooves de funk, de rumba ou de reggae, elles sont portées par de magnifiques voix de crooners bluesy. Staff Benda Bilili véhicule un message universel, à la fois émouvant et plein d’espoir.

     Que Staff Benda Bilili ne ressemble à rien de connu, c’est peu dire. Imaginez un orchestre de paraplégiques qui vivent dans la rue, imaginez que leur salle de répétition soit le jardin zoologique de Kinshasa (République Démocratique du Congo). Ecoutez la force, la délicatesse, la stupéfiante beauté de leur musique. Sentez la pulsion de la rumba kinoise éternelle. Vibrez avec ces voix qui rassemblent des éclats de toute la diaspora : les crooners de la Havane, les toasters de Kingston, the Godfather of Soul himself...

     Le cœur du groupe est constitué de quatre chanteurs / guitaristes d’âge mûr, juchés sur des tricycles spectaculairement améliorés, se glissant parfois sur le sol pour danser, les bras levés en signe de joyeuse supplication. Derrière eux, une section rythmique juvénile et entièrement acoustique. Pour agrémenter le tout, les interventions d’un jeune prodige de 17 ans sur un luth électrique à une corde qu’il a inventé et construit lui-même à partir d’une boîte à conserve.

     Benda Bilili signifie "regarde au-delà des apparences" – littéralement, met en valeur ce qui est dans l’ombre.


     On dit que Kinshasa héberge plus de quarante mille enfants de rue, ou shégués. Certains voient dans cette appellation un hommage aux enfants-soldats qui accompagnaient Laurent-Désiré Kabila lors de sa prise de Kinshasa en 1997, et dont les allures de guerilleros, de shé-Guévaras, avaient fait forte impression sur ces enfants de rue… mais l’histoire a peut-être été inventée de toutes pièces pour rappeler que LD Kabila et le Che furent compagnons d’armes dans les années soixante. Fuyant la pauvreté des banlieues, les accusations de sorcellerie et autres violences familiales, les shégués se regroupent au centre ville où ils exercent toutes sortes de petits métiers : cireurs de chaussures, gardiens de parking, marchands ambulants – pilules, criquets rôtis, noix de cola, cigarettes… on les voit slalomer sur le boulevard entre les 4x4 de luxe, les véhicules blindés de la Monuc, les taxis antédiluviens, et aussi d’étranges tricycles cent fois rafistolés conduits par des pilotes intrépides.

Staff Benda Bilili : les véritables journalistes de Kinshasa

    Lorsque les handicapés furent dispensés de payer leurs taxes dans les années 70, beaucoup d’entre eux aménagèrent leurs véhicules de façon à pouvoir transporter des marchandises et pratiquèrent l’import-export entre Kinshasa et Brazzaville, de l’autre côté du fleuve. Derrière les shégués, les handicapés forment la plus grande communauté d’exclus du centre ville. Regroupés depuis l’époque coloniale autour d’un foyer situé entre l’hopital général et le zoo, ils sont réputés plutôt abrupts, imperméables aux tentatives d’intimidation, relativement instruits, et organisés en un syndicat puissant qu’on appelle Plateforme. Beaucoup de shégués bénéficient de la protection et des conseils des handicapés.

    Staff Benda Bilili se considèrent comme les véritables journalistes de Kinshasa : leurs chansons décrivent et commentent la vie quotidienne des gens mais aussi donnent des conseils. L’une d’elles se fait l’avocate des campagnes de vaccinations contre la poliomyélite, une autre clame que les véritables handicaps ne sont pas ceux du corps, mais ceux de l’âme...

    Le premier album de Staff Benda Bilili a été réalisé par Vincent Kenis, le producteur de Konono N°1, Kasaï Allstars et la série Congotronics. Les titres ont été enregistrés en plein air, notamment dans les jardins du zoo de Kinshasa, à l’aide d’un ordinateur portable MacBook, d’une douzaine de micros (dont l’un fut utilisé par Jacques Brel, ce qui a fortement impressionné Ricky), et d’un câble secteur de 100m connecté frauduleusement à la prise d’une buvette désaffectée.

    Les vidéos qui figurent en bonus sur le CD (de même que les photos qui illustrent la pochette et le livret) sont signées Belle Kinoise, alias Florent de la Tullaye et Renaud Barret, qui ont découvert le groupe à Kinshasa pendant le tournage de leur film Jupiter’s Dance. 

      Merci à eux de nous les avoir fait découvrir, écouter le Staff Benda Bilili est un immense plaisir doublé d'un merveilleux témoignage de courage.

       Allez les écouter sur Youtube sans limitation.

       Julie Schneider, de Youphil.com

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