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   Editorial

Et bien, c'est simple : l'idée est que nous ne pouvons plus accepter de nous laisser tyranniser par la politique du négativisme tous azimuts qui fait que l'on ne nous parle que de ce qui va mal, alors que partout dans le monde et à tout instant, des milliers de gestes, de paroles, de décisions, d'évènements, d'hommes sont porteurs de positif, d'espoir, de générosité, de progrès, d'humanité. Il est grand temps de se bouger : à nous de les chercher, de les débusquer, d'y prêter attention, et surtout d'en parler autour de nous.

Nous ne sommes pas programmés pour désespérer de tout. Nous sommes aussi capables du meilleur.

Mettons en route la spirale du "mieux sur terre" pour en finir avec la spirale infernale du négativisme et tous ensemble nous en sortirons vainqueurs, plus humains et  plus heureux encore !!!

Isabelle, une terrienne

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12 novembre 2012 1 12 /11 /novembre /2012 16:36
Worker Empowerment
Quand les travailleurs chinois s’éveilleront. Le plus souvent ignorants des régulations et procédures du Code du travail, les migrants chinois se font régulièrement exploiter par des entrepreneurs peu scrupuleux. Dans la Zone économique spéciale de Shenzhen, au sud-est du pays, Worker Empowerment, partenaire du CCFD-Terre Solidaire veut leur faire prendre conscience de leurs droits.

    « Quand ils arrivent de leur province, beaucoup pensent que, puisqu’il faut travailler dur pour gagner de l’argent, il est normal de bosser quinze heures par jour », déplore Francine Chan, la responsable du bureau de Shenzhen de Worker Empowerment (1). Une ONG hongkongaise partenaire du CCFD-Terre Solidaire, qui s’attache à la défense des migrants chinois et à la promotion de leurs droits. « Ils ne se rendent même pas compte qu’ils sont exploités. » 

    Des abus, il y en a. « Horaires élastiques, peu ou pas de jours de repos, non-paiement des heures supplémentaires, salaire minimum non respecté, absence de contrat de travail, pourtant obligatoire, non-respect du droit à l’assurance sociale, au chômage ou aux indemnités de licenciement… », la liste des griefs présentés par les mingongs – ces migrants venus en majorité des campagnes – et , embauchés dans les entreprises de la Zone économique spéciale de Shenzhen (électronique, automobile, textile, bâtiment), montre l’ampleur du non-respect du Code du travail chinois, par le patronat local (2). Et la tâche qui attend l’ONG. 

    « Ces travailleurs peuvent venir pour s’informer sur leurs droits. Nous leur proposons également une assistance légale pour leur permettre de répondre aux problèmes auxquels ils sont confrontés, comme le calcul de leur salaire, l’obtention de dédommagements en cas d’accident du travail… », explique Francine Chan. « Nous essayons de les faire réfléchir en commun en les réunissant en petits groupes en fonction de leurs questions, de leurs intérêts personnels. Nous avons même un groupe Culture », précise-t-elle. « Ses membres écrivent des saynètes basées sur leurs expériences quotidiennes de travailleurs et vont ensuite les jouer dans la rue ou devant d’autres usines. Le bouche-à-oreille fait ensuite son travail. » Et si, comme cela arrive parfois, les forces de l’ordre débarquent lors de l’une de ces représentations de rue, la responsable de l’ONG a une parade imparable. « Nous leur disons tout simplement que nous faisons la promotion du Code du travail, comme le fait aussi le gouvernement. Du coup, ils nous laissent continuer. » 
Ces différentes activités, parfois sur le fil du rasoir idéologique, permettent ainsi de sensibiliser une vingtaine de milliers de mingongs par an dans la Zes de Shenzhen, selon Francine. 

    L’une des composantes essentielles du programme de Worker Empowerment consiste à aider ces mingongs à se prendre, eux-mêmes, en charge. « Nous formons les plus actifs d’entre eux pour qu’ils sachent comment défendre leurs droits, comment intenter un procès aux employeurs », explique Francine. Code du travail, mais aussi capacités organisationnelles, mise en réseau, techniques de plaidoyer, récolte de fonds… tous les aspects sont passés au crible. « Une fois formés, ils vont gagner en influence dans leurs communautés et partager leur savoir. C’est en construisant une base solide que les travailleurs pourront prendre des initiatives quand le besoin s’en fera sentir. » 

     Des formations utiles. Car la situation des travailleurs ne va guère s’améliorer au cours des mois, voire des années à venir. Les mingongs n’échappent pas à la mondialisation. Et à ses effets pervers. Les « hauts » salaires accordés désormais aux plus qualifiés – 400 euros par mois quand, pour les non-qualifiés, la moyenne oscille aux environs de 200 euros – ont déjà fait partir nombre d’entreprises, internationales et chinoises, vers des cieux plus cléments, au Vietnam ou au Bangladesh par exemple. Par ailleurs, la crise économique qui secoue l’Europe et les Etats-Unis – et se traduit par une baisse massive de la consommation – a considérablement réduit les commandes passées aux industries exportatrices chinoises. Un phénomène qui affecte déjà l’économie chinoise : avec des fermetures d’usines et la mise au chômage de milliers de personnes.

Patrick Chesnet
pour le CCFD Terre solidaire

(1) Worker Empowerment : la responsabilité des travailleurs. 
(2) Des droits inscrits dans le Code du travail de 1994, qui se sont enrichis par la suite. Comme en 2003, sur les accidents du travail, et, plus récemment, en 2011, à propos de la sécurité sociale locale, qui inclut désormais les travailleurs étrangers employés légalement en Chine. 







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