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   Editorial

Et bien, c'est simple : l'idée est que nous ne pouvons plus accepter de nous laisser tyranniser par la politique du négativisme tous azimuts qui fait que l'on ne nous parle que de ce qui va mal, alors que partout dans le monde et à tout instant, des milliers de gestes, de paroles, de décisions, d'évènements, d'hommes sont porteurs de positif, d'espoir, de générosité, de progrès, d'humanité. Il est grand temps de se bouger : à nous de les chercher, de les débusquer, d'y prêter attention, et surtout d'en parler autour de nous.

Nous ne sommes pas programmés pour désespérer de tout. Nous sommes aussi capables du meilleur.

Mettons en route la spirale du "mieux sur terre" pour en finir avec la spirale infernale du négativisme et tous ensemble nous en sortirons vainqueurs, plus humains et  plus heureux encore !!!

Isabelle, une terrienne

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31 mars 2011 4 31 /03 /mars /2011 11:20

                             Qu'attend-on pour changer l'école ? Au sein de l'Education Nationale comme dans le privé, des centaines de projets innovants et concrets ont ouvert la voie.

 

      Il se trouve que la loi de 2005 permet aux établissements de disposer d'une grande liberté d'innovation. A condition, bien sûr, qu'ils s'en emparent ! Certains jouent les défricheurs. Il peut s'agir d'un enseignant, d'une classe, d'une école toute entière qui décident de casser le moule. pour accélérer le mouvement, 13 établissements publics alternatifs viennent de se rassembler en une Fédération des Etablissements scolaires publics innovants (Fespi). "La souffrance à l'école est énorme", explique Philippe Goémé, son président. "La seule façon d'avancer est de faire bouger le système par la base".

Illustration par l'exemple ...

 

1. En finir avec les notes :

          A l'école, Martin dit qu'il est "nul", parce qu'il n'a que des mauvaises notes. A Tours, Bertrand Gimonnet a banni les notes depuis 20 ans, pour que ses élèves se concentrent avant tout sur les progrès qu'ils ont à faire. On évalue, mais autrement. Chacun ses objectifs. se comparer aux autres n'est plus la priorité. Dans sa classe,de CM2, il a disposé les tables en U, mis son bureau dans le fond, et ses élèves font l'apprentissage, et ses élèves font l'apprentissage de la confiance en soi, et du respect mutuel en prenant la parole devant les autres.

2. Enseigner l'autonomie :

        A l'école Decroly, ce sont les enfants qui doivent administrer les antibiotiques aux animaux  malades, mais aussi débarrasser la table et passer le balai à la cantine, et ce dès la dernière année de maternelle. Quand aux collégiens, ils se chargent d'installer les lits pour la sieste  des petis et d'organiser les ateliers à destination des plus jeunes: cuisine, théâtre, dessin, pliages, jeux de ballon ... Responsabilité, autonomie et pédagogie adaptée à la personnalité de chaque enfant : voici les grands principes pédagogiques  appliqués par cet établissement public pionnier installé depuis 1945 en bordure du Bois de Vincennes, à Saint-Mandé. A Decroly, la responsabilisation commence très tôt. Dès l'âge de 3 ans, pendant 1h30, les petits chosiissent eux-mêmes leurs activités mais aussi leurs compagnons de jeux tandis que les enseignants, eux, prévoient le cadre. Ainsi, en primaire, ils sont habitués à ne pas attendre les consignes et au collège, ils ont l'habitude de travailler en groupe, ce qui facilite les apprentissages plus classiques (français, maths ..).
Autre particularité: tous les adultes sont des enseignants, il n'y a pas de surveillants qui jouent aux gendarmes.

Résultat : Decroly ne connait pas la violence scolaire.

 

3. Travailler par projets :

          «Le vendredi après-midi, on travaille en groupe sur un thème donné », explique Mathieu, 15 ans, en seconde au lycée Félix-Mayer à Creutzwald (Moselle).
« Cette année, c'était la solidarité. On a passé les premiers mois à préparer un voyage d'études au Maroc avec des professeurs de français, d'économie et de langues, cinq en tout. » Les élèves ont écrit des textes de présentation dans plusieurs langues, recherché de la documentation, des photos, préparé des actions avec des associations humanitaires...
«Ils voient que les enseignements ne sont pas cloisonnés », résume Dominique Sibille, professeur de sciences économiques et sociales. Etendu à toutes les classes du lycée, y compris aux sections professionnelles, ce dispositif fait de petits miracles depuis cinq ans. Le climat du lycée en est tout transformé. Quant aux résultats du bac, ils ont bondi en Juin 2010, quand les premiers élèves qui en avaient bénéficié depuis la seconde, passaient l'examen. "Tous les indicateurs sont à la hausse" résume le proviseur.
Comme 8 autres lycées expérimentaux en France, son établissement bénéficie d'une aide de la Fondation Nationale Des Sciences Politiques. Elle contribue à hauteur de 7 000 euros par projet, dans la mesure où celui-ci répond à un
cahier des charges axé sur l'autonomie et la citoyenneté, et sur la découverte de l'entreprise.

4. Apprendre à son rythme
           Imaginez une classe où les enfants sont libres de choisir leur travail, de l'interrompre et de le reprendre selon leurs envies. Bienvenue à Evry-Village, dans l'une des 50 écoles montessoriennes que compte la France. On dispense dans cet établissement entièrement privé ( et donc coûteux !) un enseignement inspiré des travaux de la pédagogue italienne Maria Montessori et fondé sur l'expérience sensorielle de l'enfant. C'est un petit monde en mouvement où les uns circulent d'une table à une autre, d'un bout à l'autre de la pièce, embarquant avec eux cahier et crayon, les autres s'asseyant ou se couchant par terre avec un livre ou des verbes à conjuguer au futur simple.

"A une époque où les enfants sont cloués aux chaises et les chaises au sol, Maria Montessori met l'enfant en mouvement à l'école, convaincue que l'on n'apprend rien en restant fixé à un banc. Libérer le mouvement, c'est libérer le psychisme de l'enfant», explique Patricia Spinelli, directrice de l'Institut Supérieur Maria-Montessori, qui forme les éducateurs de ces écoles alternatives.

«Le grand principe, c'est d'abord d'aider l'enfant à faire tout seul, puis, vers 6-12 ans, à penser tout seul à travers des recherches transdisciplinaires autour de l'étude de l'origine du monde et de l'apparition de l'homme, par exemple », explique Danièle Duvivier, responsable d'une école dans les Yvelines.

 

5 • Redonner le goût des sciences
        Un cours de sciences au grand air, dans le jardin du collège, les mains dans la terre.C'est l'idée de trois jeunes professeurs du collège Politzer à Bagnolet. Intrigué, le petit groupe d'élèves de 6e scrute le sol. De retour en classe, ils s'interrogent sur les facteurs qui influencent la décomposition des feuilles dans la litière, proposent des hypothèses, rebondissent sur la conception d'un appareil pour récupérer les petites bébêtes qui ne seraient pas tout à fait étrangères au phénomène...L'expérience « in vivo » est menée en commun par les professeurs de technologie, de physique-chimie et de sciences de la vie et de laterre. Dans le jargon de l'Education nationale,on appelle cela l'enseignement intégré des sciences et de la technologie (EIST).

Cette démarche à la fois pratique et « transversale» associant plusieurs matières avait été initiée par le prix Nobel Georges Charpak dès l'école primaire (opération La Main à la pâte). Elle a ensuite été expérimentée dans une cinquantaine de collèges depuis cinq ans.
   Le ministre de l'Education, Luc Chatel, espère l'étendre à 400 nouveaux établissements. «Evaluations nationales ou internationales, incertitude des professeurs, insatisfaction de bien des élèves, tout exprime la nécessité de changements profonds dans la transmission de l'héritage scientifique», souligne Pierre Lena, astrophysicien membre de l'Académie des Sciences à l'origine de cette initiative avecCharpak. Dans un système privilégiant l'abstraction l'« enseignement intégré » pourrait bien faire de petits miracles...»

 

6. Impliquer les parents.
         Depuis la rentrée 2010, un quart des collèges publics, soit 1300 établissements, sont concernés par un nouveau dispositif. Cela s'appelle la « mallette des parents », et l'objectif est d'améliorer le dialogue entre les parents d'élèves de 6e et le collège. Concrètement, la mallette contient un DVD et des fiches pour préparer trois ateliers-débats de deux heures chacun, prévus dans le courant du premier trimestre. Lors de ces rencontres, on parle du temps consacré aux devoirs, du fonctionnement de l'établissement, mais aussi de l'autorité parentale au moment de la préadolescence, de santé, d'égalité, etc. Si le dispositif n'est certes pas d'une folle originalité, il a le mérite d'impliquer les parents dans la vie scolaire de leurs enfants. L'Ecole d'Economie de Paris s'est d'ailleurs intéressée aux effets de cette innovation. Les chercheurs ont noté que « les parents des classes bénéficiaires du programme ont davantage rencontré les enseignants (30%, au lieu de 24%, ont pris plusieurs rendez-vous) ». Surtout, ils ont constaté que «ce surcroît d'implication s'est également traduit par une amélioration très sensible du comportement des enfants : moins d'absentéisme, moins d'exclusions temporaires, moins d'avertissements en conseil declasse, plus grande fréquence des distinctions lors du conseil de classe (félicitations, encouragements...) » Enfin, et surtout, le dispositif n'est pas trop coûteux : 1500 euros par établissement.

 

7.Donner du sens au diplôme.

          C'est un petit bâtiment blanc au joli toit d'ardoise entouré de grands arbres, campé sous les hauteurs de Saint-Flour, dans le Cantal. Il appartient à un réseau unique en France, les Maisons Familiales Rurales(MFR): 430 écoles privées vraiment pas comme les autres qui accueillent chaque année 70 000 élèves, de la 4e au BTS.

« En internat,ce qui nous permet une autre approche, avec un projet personnel bâti autour de chaque jeune, en concertation avec notre équipe, sa famille. Nous voulons donner du sens », explique ainsi Emmanuel Sorin, le directeur.« Le diplôme n'est ni un moyen ni un but, mais un outil. Nous accueillons un public qu'on qualifie ailleurs en mal d'école et qui trouve chez nous une nouvelle forme de motivation», poursuit Patrick Gués, délégué général de l'association française des MFR. On y prépare des diplômes agricoles, en environnement, en paysage, mais aussi dans d'autres métiers - commerce, secrétariat, tourisme,etc. Les enseignants, appelés moniteurs, dispensent tous plusieurs disciplines et partagent le quotidien de leurs élèves. « Ce n'est pas comme au lycée, on vit avec les moniteurs, c'est beaucoup plus sympa, convivial. On n'est pas juste  mauvais en anglais ou en maths », explique ainsi Benjamin, 20 ans, en terminale à Saint-Flour. « Cela crée une relation de confiance, on se sent adopté tout de suite », raconte encore Mélanie.

Les formations sont dispensées en alternance, pour moitié sur les bancs de l'école et pour moitié en entreprises. « On comprend tout de suite à quoi sert ce que l'on apprend et, du coup, cela prend du sens », explique Mélanie.
« On réduit trop souvent l'alternance à une meilleure insertion professionnelle, mais c'est avant tout une pédagogie différente, précieuse à de nombreux jeunes », ajoute Patrick Gués. Pour preuve, les demandes d'inscriptions en MFR ne cessent d'augmenter.

 

CAROLINE BRIZARD,
VÉRONIQUE RADIER, EVE ROGER,
ELSA VIGOUREUX
et FANNY WEIERSMULLER
> LE NOUVEL OBSERVATEUR

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