L’idée lui est venue face à la pénurie de ciment que connaît la bande de Gaza depuis 2006. Suite à l'arrivée du Hamas au pouvoir, un blocus y est imposé par le gouvernement israélien pour éviter l'entrée d'armes et la construction de tunnels. Depuis, les matériaux de base ne sont que peu ou plus acheminés jusqu’à Gaza.
Pénurie de béton
"Encore aujourd’hui, des maisons sont complètement en ruine et leurs propriétaires ne peuvent pas être fournis en matériaux indispensables à la reconstruction", explique la jeune femme dans les colonnes de Fast Company. "Pendant ma dernière année d’étude en génie civil, je n’arrêtais pas de me demander comment pourrait-on mettre un terme à cette misère ?"
Dans ce contexte, la jeune palestinienne décide de se tourner vers des matériaux alternatifs. Quel ingrédient local pourrait remplacer le sable et les gravillons – deux éléments essentiels à la confection du béton - tous deux importés d’Israël ?
La cendre : une solution écologique et économique
Après de nombreux tests de résistance (compression, chute, incendie, humidité…), le Green Cake – c'est ainsi que ce matériau a été baptisé – fonctionne aussi bien que du béton ordinaire. À la seule différence que son coût est 25 % moins élevé et son poids inférieur de moitié à celui des parpaings standards.
Les briques écologiques de Majd Mashhrawi n'ont plus qu'une seule épreuve à passer : celle du temps.
"Nous ne pouvons pas encore garantir leur durabilité, nous le pourrons dans dix ans peut-être [...] Mais je pense que ce parpaing sera durable, parce que le charbon ne réagit pas chimiquement avec le ciment", détaille Majd Mashhrawi pour le Middle East Eye
Le Green Cake face à un mur ?
Pendant ce temps, Majd Mashhrawi travaille à pérenniser son projet par tous les moyens. La jeune femme se trouve actuellement à Boston, où elle participe au mouvement Our Generation Speaks, dont le but est d'aider de jeunes Palestiniens et Israéliens à lancer leurs start-up.
"Si on veut vraiment quelque chose, il faut s'en donner les moyens, affirme la jeune femme, à Fast Company. Au départ, je n'aurais jamais pensé arriver jusque là, réaliser ce rêve et avoir la possibilité de voyager, de rencontrer d'autres personnes et tenter d'obtenir des investissements. Si on y croit, ce n'est pas impossible".
Résolue à améliorer le quotidien des habitants de Gaza, Majd Mashhrawi espère par la suite ouvrir une usine et embaucher des centaines de travailleurs. Elle souhaite également développer le concept du Green Cake en Cisjordanie. Et dans le reste du monde ?